06/03/2015
Le risque de fuite radioactive du site nucléaire de Fukushima relance en France le débat sur le nucléaire. Pro et anti se lancent dans une guerre médiatique. Au moment où l'on évoque de plus en plus la précarité énergétique, la disparition du pétrole, des risques liés au nucléaire, du développement des énergies renouvelables, etc. les citoyens français ont besoin d'être éclairés sur ce thème du nucléaire qui revient au centre de l'actualité et au-delà de la politique énergétique de notre pays. Jamais, les Français n'ont été consultés sur le sujet. A l'époque de la communication en temps réelle et de l'information 2.0, il est essentiel que le gouvernement lance, au plus vite, un grand débat national sur l'énergie et réponde aux interrogations des français qui jugeront eux même des risques, des enjeux et du prix à payer pour l'énergie de demain et bien évidemment, de la place du nucléaire en France.
Alors que notre pays a opéré des choix énergétiques privilégiant le nucléaire, l'opacité a longtemps été de mise. Rappelons en effet que le Premier ministre Pierre Messmer, en mars 1974, a décidé du lancement du programme nucléaire civil sans consulter le Parlement, mais seulement après en avoir discuté avec le directeur d'EDF de l'époque, Marcel Boîteux, auquel il demanda, un samedi matin, combien il pouvait construire de centrales par an. Marcel Boîteux n'eut que 2 heures pour répondre. Pensant pouvoir en construire 2 ou 3, il avança le nombre de 7 imaginant qu'on l'autoriserait à n'en faire que la moitié. Dans les jours qui suivirent le gouvernement annonça bien 7 tranches par an.
La catastrophe de Tchernobyl en 1986 a rendu la position rigide des décideurs intenable vis à vis de la population. C'est pourquoi, depuis, on peut noter une évolution dans le sens d'une plus grande transparence et d'une plus grande association des citoyens à cette problématique complexe, à travers l'implication progressive des parlementaires puis de la société civile dans le processus décisionnel.
En tant qu'élu du département de la Meuse où se déroulent les recherches concernant le stockage des déchets nucléaires en couches géologiques profondes, je mesure combien les citoyens ont besoin de réponses à leurs questions légitimes. Cela nécessite des efforts d'information et de vulgarisation scientifique très importants pour les populations. Nous progressons dans cette démarche, et à ce titre le travail de l'ANDRA est remarquable. Cela nécessite également une réelle participation des citoyens, comme le rappellent plusieurs conventions internationales et en premier lieu la Convention d'Aarhus.
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France: «Il faut lancer au plus vite un débat sur l’énergie»
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