14/04/2015
Le 25 mars dernier les collectivités ont déposé devant le tribunal administratif de Marseille un recours contre l’arrêté en date du 29 novembre 2012, signé alors au nom du préfet des Bouches-du-Rhône, arrêté autorisant la société E.O.N. à poursuivre l’exploitation des installations de la centrale de Provence. Récemment les quatre collectivités impliquées se sont expliquées devant la presse pour justifier un tel recours.
Autour de Jean-Louis Joseph, président du Parc naturel régional du Luberon, ont pris la parole Bernard Clap, président du Parc naturel régional du Verdn, Pierre Garcin, président la Communauté de communes du pays de Forcalquier-Montagne de Lure, et Brigitte Reynaud, présidente de la Communauté de communes du pays de Banon.
Petit rappel
Deux projets visant à utiliser de la biomasse pour produire de l’électricité avaient été retenus et financés par la région en 2012. Celui de la reconversion d’une centrale thermique par E.O.N. à Gardanne représente à lui seul plus des trois quarts de la puissance prévue à l’appel d’offre initial, et malgré son gigantisme l’autorisation de production lui a été accordé. Mais, selon les intervenants, sans aucune consultation des collectivités locales. Pire : sans que personnes, ni élus, ni citoyens, n’aient pu avoir accès à une quelconque consultation.
Pour Jean-Louis Joseph cela ne fait aucun doute : « La convention d’Aarhus, qui garantit au citoyen l’information et la possibilité de recours contre les décisions qui concernent son environnement, n’a pas été respectée sur notre territoire. Nous craignons pour nos paysages et pour nos 55 chaudières à bois. Nous craignons les coupes blanches nous qui vivons du tourisme, de la randonnée et de la qualité de nos paysages...»
Au final c’est tout le processus de l’enquête publique qui est remis en cause, puisqu’il s’est limité à seulement cinq communes des Bouches-du-Rhône, alors que la zone d’impact de la centrale va bien au-delà.
Incidences probables
Ce que l’enquête semble minimiser selon les collectivités concernées ce sont les incidences sur les biosphères. Encore une fois l’enquête préliminaire s’est contentée d’évaluer des incidences sur les sites Natura 2000 situés juste à proximité de la centrale. Or la réserve de biosphère Luberon-Lure, qui sera directement impacté par l’exploitation de la ressource forestière, compte une dizaine de sites Natura 200 (52 000 hectares). Même nombre environ sur le parc naturel régional du Verdon. Sachant que le plan validé par l’Etat prévoit une utilisation de la ressources jusqu’à 445 000 tonnes par an.
A l’horizon 2026 les besoins cumulés des deux installations de Gardanne et de Brignoles (le deuxième projet retenu) représenteront de 75 à 130 % des ressources théoriquement disponibles sur les départements des Alpes de Haute-Provence, du Var et du Vaucluse. Ce qui implique que ces deux projets entrent directement en concurrence avec l’ensemble de la filière bois ainsi que la filière biomasse locale. Une mise en danger que les élus des collectivités concernées ne veulent pas voir s’installer.
France. Central thermique E.ON de Gardanne: l’enquête publique remise en cause
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